C’est lors d’un voyage à Basankusu, dans la province de l’équateur, que Claudine André a rencontré cette petite fille.
Claudine a passé la dernière semaine du mois d’août dans cette région afin de finaliser et de signer le contrat de collaboration entre la population locale et les organisateurs du sanctuaire de ‘Lola Ya Bonobo’. L’objectif était d’organiser la première réintroduction des grands singes bonobos (espèce endémique à la RDC et en voie de disparition) dans une zone forestière voisine.
Amazone est une petite fille de 7 ans qui présente un cas de Lymphome de Burkitt. Il s’agit d’une tumeur maligne qui a envahi toute la partie gauche de son visage. Elle est originaire de Baringa, dans la province de l’Equateur. Soignée il y a onze mois pour une douleur aux dents, Amazone a lentement présenté une déformation faciale. Après avoir remonté le fleuve jusqu’à Basankusu en espérant y trouver de l’aide, sa famille est finalement restée 8 mois dans cette ville sans la moindre ressource. Un premier diagnostic de tumeur a été effectué mais aucune solution n’était envisageable à cet endroit.
Témoignage de Claudine André du 23 Août 2008:
« (…) J'ai aussi eu le coeur brisé par une fillette de 7 ans au charmant nom d'Amazone, dont les jeunes parents complètement démunis sont venus me voir pour demander mon aide. Je vous laisse voir les photos. Comment peut-on rester insensible à tant de souffrance??? Moi, je n'ai pas réussi..... J'ai payé leur passage sur le seul bateau en partance pour Kinshasa avant longtemps... Évidement, le Commandant du bateau a refusé d'embarquer "ce monstre"...Je suis donc montée à bord pour lui demander s’il était chrétien?... (ce qui est souvent le cas ici) et s’il pouvait imaginer que ce problème arrive à sa fille??? ‘Elle n'est pas contagieuse, elle a une tumeur’... Finalement, Amazone vogue aujourd'hui vers Kinshasa. J'espère pouvoir les aider plus là-bas, non pas financièrement, (mon bénévolat ne me permet pas une telle prise en charge), mais qui sait? Sensibiliser un médecin, une ambassade, une "chaîne de l'espoir"????
Oui, c'est vrai, nombreux me diront que j'ai bien d'autres choses à faire, mais il faut être ici au bout du monde pour réaliser combien la détresse humaine peut être grande!!! Et que cette souffrance, doit forcément rester dans l'indifférence totale, car tous sont dans la même misère...
Je crois que je n'aurais pas osé me regarder le matin dans mon miroir si je "m'étais débarrassé" de ces pauvres gens en leur glissant seulement un petit billet dans la main....(…) »
Amazone et sa famille sont arrivés 12 jours plus tard à Kinshasa. Pendant ce temps, plusieurs recherches ont été faites concernant les différentes aides européennes possibles. Aucune ne peut malheureusement prendre Amazone en charge. Traitement trop long, structures pas adaptées, prises en charge trop lourdes, chirurgie non envisageable etc.…
Le lymphome de Burkitt
Après avoir pris rendez-vous avec le Dr Roger Kasongo à Kinshasa (081 8910405), un scanner (300$) a été réalisé afin de déterminer avec précision les dégâts osseux (des maxillaires jusqu’aux orbites). Une biopsie a été également mise en place au Centre Hospitalier Nganda, par le Dr Raphaël Kalengayi (089 82 38 483), du département d’anatomopathologie pour établir un diagnostic précis. Les résultats d’analyse ont confirmé un lymphome de Burkitt.
Egalement appelé ‘tumeur de la face’, ce lymphome malin (décrit pour la première fois en Ouganda par le Dr Burkitt en 1957) est provoqué par le virus Epstein-Barr (EBV).
Cette tumeur des maxillaires atteint 5 à 10 cas pour 10 000 de jeunes enfants africains (0 à 15 ans) et sa distribution géographique en Afrique centrale coïncide avec la zone d’endémie du paludisme.
Amazone présente les deux atteintes principales simultanément : la forme maxillo-faciale mais également la forme abdominale.
Le traitement fait appel à de longues cures de polychimiothérapie qui peuvent être responsables de périodes d’aplasie médullaire (anémie-hémorragies), ce qui justifie le placement des malades dans des services spécialisés. Un diagnostic rapide et un traitement adapté entraînent un pourcentage élevé de guérison, allant de 60% à 80% selon les formes.
Les solutions pour Amazone
Suite aux conseils du Dr Kasongo, un rendez-vous a été pris le mardi 23 septembre à la Polyclinique de Kinshasa avec le Dr Daniel Baume, spécialiste français en maladies du sang et tumorales (081 5014798), qui avait déjà été confronté auparavant à un lymphome de Burkitt et était parvenu à le guérir à Kinshasa après un long traitement.
Ensemble, nous avons pris la décision de s’investir un maximum pour sauver cette petite fille.
Selon le Dr Baume, après une période critique de deux à trois semaines d’hospitalisation à Kinshasa, avec la mise en place du traitement et un nursing adapté, un suivi et une chimiothérapie continue de cinq mois s’imposeront.
Le lendemain, une radiographie thoracique ainsi qu’une échographie abdominale ont été réalisées par le Dr Saïd Nutena à Kauka (90$) afin de déterminer la nature de sa masse abdominale.
L’hospitalisation au Centre Médical Alliance (20$ / Jour) et le premier traitement ont débuté sans tarder, le jour même.
Dans les conditions actuelles en RDC, le budget total du traitement s’élève à 10 000$.
Jusqu’à présent, les soins ont été financés par nos fonds propres mais nous sommes à la recherche d’aides financières afin d’assumer la totalité du traitement.
